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Le stress et l’argent

 

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Les rapports entre le stress et l’argent sont multiples et rendent compte de l’apparition de bien des conduites déviantes ou additives. Qui n’a pas eu le désir de réaliser un achat pour se faire du bien après une situation difficile? À la sortie d’un examen important, il n’est pas rare de voir un étudiant courir s’offrir un CD comme un cadeau réparateur. Nous fonctionnons tous sur le même mode. L’argent est une source de plaisirs gratifiants. Mais, pour certains, la bascule vers l’enfer de la dépendance va devenir inexorable et les réactions au stress en sont en partie la cause.

Qu’est-ce que le stress ?

L’inventeur du concept est un Canadien, Hans Selye. En 1956, il fait paraître un ouvrage original intitulé Le Stress sans détresse, dans lequel il décrit un état particulier de l’organisme qu’il dénomme le syndrome général d’adaptation (SGA). Il s’agit d’une réaction de notre physiologie lors de la confrontation à une situation de menace ou de danger. Notre cerveau, par l’intermédiaire d’une glande située près du centre des émotions, l’hypophyse, déclenche la production d’une hormone, le cortisol, hormone de stress par excellence. Les glandes surrénales, qui comme leur nom l’indique se situent au-dessus des reins, opèrent cette sécrétion. Alors, l’organisme se met sous tension. Les muscles se bandent, la respiration s’accélère, la fréquence cardiaque augmente, le sang se retire de la région de l’estomac (d’où l’expression être glacé de terreur et de peur au ventre), la pression artérielle s’élève en raison de la construction des vaisseaux sanguins. Bref, nous voilà sous tension, prêt à réagir, à lutter.

Psychiquement apparaissent des émotions comme la peur, l’anxiété, la colère ou l’excitation. Des mécanismes de pensée s’activent, qui déterminent notre manière de faire face, ce qu’en psychologie nous appelons le coping, constitué des processus de pensée et des raisonnements élaborés face aux situations difficiles, des réactions de superstition, de l’évaluation de notre vulnérabilité du moment.

Notre réactivité physique et psychologique s’adapte à la nature et à la gravité des situations rencontrées. Nous ne connaissons pas que des stress intenses. Mais cette réaction de notre organisme dans son ensemble est quasi permanente. Le stress est une réaction inévitable : « Seul le cadavre n’est pas stressé ! » déclarait Selye. Pour certains, il est le moteur de la vie, à la source de la motivation de nos comportements.

L’excès de stress est responsable de troubles physiques qui peuvent évoluer vers des pathologie- gies. Le stress diminue en effet nos défenses immunitaires. Il va favoriser l’apparition de lésions ou de dysfonctionnements lorsqu’un organe est fragilisé. Ce n’est pas le stress qui fait la maladie, mais il potentialise sa survenue sur un terrain prédisposant. Sur le plan psychologique, des troubles importants peuvent également apparaître lorsque le stress se cumule ou que survient un événement traumatisant – accident, catastrophe… En cas de stress cumulé, on parle de burn out, ou syndrome d’épuisement. À la suite d’un événement critique, on désigne par PTSD, ou syndrome de stress post-trauma- tique, un ensemble de signes cliniques qui définissent un état de dépression anxieuse.

Ce que l’on sait moins, c’est que le sous- stress, ou manque de stress, provoque des désordres tout aussi importants. L’absence de stimulations, une existence trop calme, un travail en dessous des capacités du sujet peuvent avoir des conséquences néfastes, comme des troubles dépressifs. S’installe progressivement une perte de motivation pour les tâches à réaliser qui entraîne ennui puis dépression. Le sous-stress se révèle destructeur, même si ses effets nuisibles nécessitent davantage de temps pour apparaître.

Vidéo : Le stress et l’argent


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